Vendredi 9 février 2024

Plusieurs associations d’étudiants ont mené une action ce vendredi 9 février sur la place fédérale à Berne. Leur but: marquer les 10 ans d’exclusion de la Suisse du programme d’échange européen Erasmus+, suite à l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse. Après une prise de parole en public, les organisateurs ont procédé à une cérémonie de fiançailles symbolique entre la Suisse et Erasmus+. Elles demandent au Conseil fédéral de faire avancer les négociations avec l’UE en vue de la réassociation au programme de mobilité.


C’était il y a 10 ans jour pour jour: le 9 février 2014, la population suisse acceptait l’initiative contre l’immigration de masse, entraînant avec elle l’exclusion de la Suisse du programme d’échange européen Erasmus+. Pour marquer ces 10 ans de séparation, les associations de jeunesse UNES, CSAJ, ESN, Intermundo et yes se sont réunies vendredi en fin de matinée sur la place fédérale à Berne. Des personnalités politiques comme Fabien Fivaz (Les Vert-e-s) ou Regina Durrer Knobel (Le Centre) étaient présents sur place pour apporter leur soutien.

« La solution actuelle n’est pas suffisante, car elle prive les étudiant-e-s suisses de l’accès à l’ensemble de l’offre riche et variée du programme. En tant que pays tiers d’Erasmus+, la Suisse est à la traîne par rapport aux pays affiliés », a rappelé dans son discours Florian Hebeisen, membre du comité du Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ).

Un avis partagé par le directeur de Movetia, Olivier Tschopp, qui soutient la démarche. «Depuis sa création en 2017, l’agence nationale en charge de la mise en œuvre des programmes internationaux de mobilité et de coopération mesure les difficultés pour la Suisse d’être à l’écart des programmes européens». Pour lui, la participation à Erasmus+ est un facteur décisif du succès du pôle de formation qu’est la Suisse.


Rapprochement Suisse – UE dans le viseur
Le contexte politique actuel donne toutefois une lueur d’espoir aux organisateurs, qui demandent au Conseil fédéral d’agir. «En décembre 2023, le mandat de négociation avec l’UE a été adopté, ce qui fait que les chances d’une réassociation sont désormais intactes. Il faut maintenant poser les jalons de la politique intérieure», a déclaré Nadège Widmer, co-présidente de l’Union des étudiants de Suisse (UNES), lors de la conférence de presse. Le Conseil fédéral est donc appelé à présenter rapidement un message sur le financement d’Erasmus+.

Les organisations de jeunesse ont formulé cette demande en organisant des fiançailles symboliques sur la Place fédérale. «L’Union que nous célébrons aujourd’hui est la réunion de deux partenaires de longue date», s’est réjoui Nadège Widmer. Elle a encore insisté sur le rôle des cantons dans la réassociation à Erasmus+. Ainsi, selon le communiqué, Berne, Fribourg, Vaud, Neuchâtel, Soleure, Bâle-ville et d’autres encore ont ou vont prochainement déposer un message de financement aux chambres fédérales.

Plus tôt dans la semaine, la présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), Silvia Steiner, publiait un commentaire en faveur de l’association «pleine et entière» de la Suisse aux programmes Erasmus+ et Horizon. «J’espère obtenir un soutien de toutes parts pour ce souhait», peut-on lire sur le blog de la CDIP.